Rose a deux vies : la vie réelle et la vie imaginaire, dans laquelle elle se réfugie pour rêver, rêver au garçon qui lui plaît beaucoup, rêver aussi à ce que sera sa vie plus tard, quand elle deviendra enfin adulte, c'est-à-dire elle-même ! Car, être grand, c'est enfin pouvoir faire ce qu'on aime vraiment, non ? Ce n'est pas que sa vie d'aujourd'hui la déçoit, non. Mais elle se vit différente des autres, et elle est aussi très timide, même avec ses copains de classe, avec lesquels elle doit se forcer d'avoir des relations. Mais, plutôt que de reconnaître sa timidité, elle préfère dire qu'elle a un «sphinx» en elle. La personne à laquelle elle se confie, c'est Jac, son frère imaginaire. Il y a aussi son chien, Pépère, qui est un très bon psychologue, dit-elle. En de courts chapitres, Rose nous fait part de ses réflexions et de ses espérances. Dans sa vie réelle de gamine de dix ans, il se passe pourtant des choses formidables : elle finit enfin par avoir des copines (même si elle espère, plus grande, s'en faire de plus formidables), et surtout, elle est invitée à une vraie boum à laquelle participera aussi ce garçon dont elle n'arrive même pas à écrire le prénom, ce garçon qu'elle fait semblant de ne surtout pas regarder à la récré, et qui semble bien aussi timide qu'elle. Un roman très subtil sur une gamine différente. Géraldine Barbe a le sens de la formule pour recréer la langue inventive et imagée de cette fillette.